Au nom de la « loi de sécurité nationale », les arrestations et la répression continuent en Corée du Sud

Publié le par AAFC-Nord

 

Le 1er décembre 2010, la police sud-coréenne a arrêté le rédacteur en chef du siège de l'administration centrale de l‘« Alliance pancoréenne pour la réunification de la Corée (Pomminryon) ».

Il a été d'abord convoqué à comparaître au poste de police sur des accusations de violation de la « loi sur les rassemblements et les manifestations » et de « la loi de sécurité nationale ». Il est accusé à plusieurs reprises pour la simple raison d'avoir assisté à une conférence de presse dénonçant la police pour avoir fouillé de force le bureau de l'administration centrale du Sud Pomminryon et d'avoir fait l'éloge du nord lors des rassemblements. 

Le 3 décembre, Yun Hui Suk, co-représentant de la Solidarité de Jeunesse en Corée du Sud, a été condamné à la prison pour avoir participé en 2008 aux manifestations avec des chandelles.

 

Les exemples d'arrestations et d'emprisonnements, de répressions et de violences policières augmentent de manière croissante, en particulier depuis l'arrivée de Lee Myung Baek qui, au nom de « La loi de Sécurité Nationale », opprime toute personne, étudiant, travailleur, opposant, qui se soulève, qui manifeste et même qui parle simplement de la réunification ou visite la République Populaire Démocratique de Corée.

DSC 1163Depuis le 1er décembre 1948, date de la mise en place de cette loi anti-démocratique et anti-populaire, outil des dictatures successives fascistes pro-américaines et anti-réunification après la guerre de Corée, le peuple coréen n'a eu qu'une courte pause avec cette loi. Et justement, durant cette époque ont été signées les Déclarations communes du 15 juin 2000 et de 4 octobre 2007.

A cause de cette loi, le peuple est privé de son droit fondamental de se réunir et de s'exprimer librement, que ce soit pour ses droits syndicaux, pour la réunification et la démocratie ou contre les gouvernements fascistes, autoritaires, pro-américains, anti-populaires et anti-réunification qui se sont succédés depuis plus de 60 ans.

 

 

Plusieurs organisations internationales, notamment Amnesty internationale, ont demandé l’abrogation de cette loi à plusieurs reprises (1998, 1999, 2008, 2009)

 

http://www.hrsolidarity.net/mainfile.php/1999vol09no01/789/?print=yes

 

http://www.amnesty.org/fr/library/info/ASA25/003/1999/en

 

Parmi ces organisations ou associations qui ont dénoncé cette loi, il y a aussi une association de juristes démocrates (qui se trouve à Pyongyang) qui a adressé la lettre que nous produisons ci-après : (www.vuw.ac.nz/~caplabtb/dprk/Violation.doc).

 

 

Violation des droits de l'homme en Corée du Sud

Chers amis,

 

C’est la volonté et l’aspiration unanimes du peuple coréen nord, sud et de la diaspora de réaliser la réunification indépendante sous la bannière de la Déclaration commune du 15 juin et de la Déclaration du 4 octobre.

Les historiques déclarations communes Nord-Sud sont une source d'inspiration pour la nation coréenne tout entière avec confiance et optimisme quant à la réunification indépendante de la Corée.

Toutefois, les autorités sud-coréennes répriment l'aspiration grandissante du peuple sud-coréen et se conduisent de manière fasciste pour opprimer les forces patriotiques et démocratiques pour la réunification.

Dès que Lee Myung Bak a pris le pouvoir, il a entièrement reconstruit l'ancienne dictature fasciste pour rattraper la soi-disant «décennie perdue».

affrontements à ASSAN 2Aujourd'hui, en Corée du Sud, une « équipe spéciale pour la capture » semblable à la « BaekGolDan » (gangs de squelette) qui frappait les gens avec terreur durant l'ère de l’ancienne dictature militaire a été organisée. Et la police avec des boucliers, des outils de choc électrique et des canons à jet d'eau fracture les bras et les jambes, frappe les têtes des manifestants pour réprimer dans le sang les manifestations, dessinant ainsi des scènes terribles.

 

 

En dépit de la protestation unanime des partis d'opposition et de différentes organisations civiles, le régime de Lee Myung Bak bloque totalement et arrête les exigences élémentaires du peuple sud coréen pour la liberté et la démocratie en appliquant différentes lois anti-démocratiques telles que « l'amendement de la loi sur les réunions et les manifestation », « l'amendement la loi sur l'agence de renseignement-nationale », « la loi relative à la diffamation sur Internet » et « le projet de loi sur les média » à l'Assemblée nationale.

 

manifestation ASSAN precairesLe régime de Lee Myung Bak applique « la Loi de sécurité nationale », une sale loi fasciste, et étend et renforce les mécanismes de répression comme les anciens régimes de dictature, et il opprime arbitrairement les organisations et les militants progressistes en Corée du Sud qui défendent la réconciliation et l'unité avec leurs compatriotes au nord et luttent pour la réunification indépendante.

Son pouvoir a saisi, recherché et arrêté les associations civiles progressistes, y compris Solidarité pour la mise en oeuvre de la Déclaration conjointe Nord Sud et le noyau de leurs adhérents presque quotidiennement.

Rien qu’en mai dernier, 25 partis et organisations ont été durement réprimés par son régime sous l’accusation fallacieuse d’ « organisation favorable à l’ennemi », et d’ « avant-garde des forces de gauche pro-Nord ». Un ou deux mois après l’arrivée au pouvoir de Lee Myung Bak, neuf « cas liés à la sécurité » ont été déclarés et plusieurs personnes progressistes ont été arrêtées et emprisonnées pour « violation de la loi de sécurité ».

Un enseignant du « Syndicat pan-enseignants » a été arrêté pour son enseignement sur la réunification et la présidente du Comité pour la mise en œuvre de la Déclaration commune Nord-Sud a été traînée devant son mari un jour avant son voyage de noces. En outre, le président du siège au sud de l'Alliance pan-nationale de la jeunesse et des étudiants pour la réunification de la Corée est tombé dans un piège et a été emprisonné par l'agence nationale des renseignements et la police. Il n'a pas pu voir sa fille parce qu'il a été recherché par la police pendant une longue période.

Le 27 septembre dernier, les autorités judiciaires de Corée du Sud ont saccagé les bureaux de Solidarité pour la mise en oeuvre de la Déclaration conjointe Nord-Sud, la société de radiodiffusion et de télévision du 15 juin et l'école du 15 juin, et leurs membres ont été emprisonnés pendant trois mois puis jugés au regard de « la loi de sécurité nationale ».

La « Loi de sécurité nationale », une mauvaise loi anti-populaire qui avait été utilisée par les anciennes dictatures militaires pour réprimer les mouvements pour la démocratie, est une loi anachronique pour entraver la marche du Nord et du Sud vers la réunification.

En prétendant que la manifestation pacifique aux chandelles menée par le peuple sud-coréen pour le droit de vivre est « une manifestation violente et illégale », car manipulée en coulisses par les « forces de gauche », le pouvoir a mobilisé les forces de répression pour la supprimer brutalement.

Le 10 juin dernier [2008], le gouvernement sud-coréen et les forces de police ont ordonné une « alerte d'urgence » sur tout le territoire et ont mobilisé 417 compagnies de 40.000 hommes pour réprimer les manifestations aux chandelles de quelque un million de personnes contre les importations de bœuf américain.

Le 20 janvier [2009], dans Ryongsan à Séoul, des civils opposés à un déménagement par les autorités et exigeant  le droit de vivre ont été brûlés à mort et blessés par la  répression extrême de la police.

A l'aube du 20 Janvier, les forces de police ont mobilisé environ 1.600 policiers pour des opérations répressives qui se sont terminées par un terrible accident ayant fait 5 morts et 20 blessés parmi les personnes évacuées.

La politique de répression et de violations des droits de l'homme du régime de Lee, moins d'un an après son accession au pouvoir, va totalement à l'encontre de la Charte des Nations-Unies et du droit humanitaire international devant faire respecter les droits fondamentaux et la dignité des personnes et leur droit de vivre, ce qui a engendré des protestations et des dénonciations non seulement par le peuple coréen, mais aussi les peuples du monde épris de paix.

Aujourd'hui, les forces démocratiques pour la réunification sont réprimées en vertu de la « loi de sécurité nationale » en Corée du Sud et les relations intercoréennes ont empiré. Il apparaît que la démocratisation anti-fasciste en Corée du Sud est une tâche imminente d'extrême urgence.

L’Association coréenne des juristes démocrates (KDLA) vous adresse ce document en espérant que les organisations et les peuples du monde épris de paix et de justice seront attentifs à la situation actuelle de la Corée du Sud et prendront les mesures nécessaires pour prévenir la répétition de telles répressions et les violations des droits de l'homme.

 

Association coréenne des juristes démocrates

Source: par courriel de Pyongyang, 5 mars 2009

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article